Parce qu’elle sait que vieillir en toute sérénité requiert d’être bien entouré, France Castel se joint à nouveau à l’initiative «On jase-tu?», qui permet de briser l’isolement des aînés.
En compagnie de son amie Marie-Claude Barrette, la comédienne et chanteuse va participer à ce grand rassemblement auquel sont conviées les personnes âgées, mais aussi leurs enfants et petits-enfants, le 4 juin prochain, au Complexe Desjardins, à Montréal. L’événement est une initiative du magazine «Bel âge» et fait le pont entre toutes les générations.
La pandémie aura forcé ces deux dernières années le report de l’activité qui se déroule en simultané dans plusieurs villes, dont Québec (Fleur de Lys centre commercial), mais on peut enfin se voir et échanger parce que ça fait du bien à l’âme.
«L’isolement de certains aînés, ça ne veut pas dire qu’ils ne sont pas entourés. C’est surtout de se retrouver. Mes enfants sont grands, alors je les vois moins, les petits-enfants non plus, mais j’ai la chance d’avoir un conjoint. “On jase-tu?”, c’est plus une question d’aller vers l’autre, d’être concerné. Où qu’on soit, il y a toujours une façon de rejoindre l’autre. C’est une chance de vieillir, ça veut dire qu’on ne meure pas», a-t-elle dit avec son rire si communicatif.
Pour entretenir son petit bonheur, France Castel essaie «d’être le meilleur être humain possible». Elle tente de rendre aussi ce qu’elle a reçu, car bien que son parcours n’ait pas été toujours facile, elle continue de mordre dans la vie.
Vieillir, c’est aussi faire preuve de résilience. «Ce qui n’a pas été fait, ce qui a été mal fait ou ce qui s’est passé, ça ne se rattrape pas, il faut faire la paix avec ça. Et le fait de passer à autre chose, d’être dans le moment présent, oui quelque part il y a quelque chose qui va se rattraper, mais ce n’est pas par ta volonté», a-t-elle ajouté, disant qu’elle ne donne jamais le pouvoir à ses moments d’anxiété et de doute, ne leur laissant jamais le champ libre pour prendre l’ascendant sur elle.
Déménagement et grandes décisions
Sinon, France Castel est en pleine forme et rêve déjà à ses vacances à L’Isle-aux-Coudres, en juillet. «Ça va bien, j’ai la chance d’être en santé, j’ai la chance d’être à la campagne et j’ai de beaux projets.»
Elle se glisse ces jours-ci dans la peau d’une fée dans la nouvelle série jeunesse «L’île Kilucru» et elle apparaîtra dans quatre épisodes de la prochaine offrande de Serge Boucher, «Fragments». On la verra de plus dans un projet de docu-fiction signé André Forcier et elle a joué en italien pour les besoins du film «I will not starve», attendu cette année.
«Plus je te parle, plus je me dis qu’il est tant que je me repose!» a-t-elle glissé.
Comme elle a vendu sa demeure à Montréal, France Castel cherche un équilibre entre son bien-être dans son petit coin de paradis – une maison qu’elle possédait déjà – et ses engagements professionnels.
«Je suis en train d’apprivoiser ça. C’est beaucoup de routes, c’est difficile. […] Je travaille depuis l’âge de 15 ans, alors je suis habituée de travailler. Disons que ça s’apprivoise tout ça, je suis en train de prendre de grandes décisions cette année. Je vais voir comment je vais envisager mon métier à partir de l’âge que j’ai. J’aurai 78 ans en août. Les gens oublient mon âge, moi aussi d’ailleurs», a-t-elle conclu, eh oui, en partageant à nouveau son rire franc.
LE CARNET CULTUREL DE FRANCE
France Castel n’a pas eu la chance de prendre part ou de goûter autant qu’elle l’aurait voulu à la reprise dans le monde du spectacle.
Dernier livre lu?
«J’ai lu beaucoup de livres durant la pandémie. En ce moment, je suis plutôt en train d’apprendre des textes», a-t-elle souligné en riant.
Dernières séries visionnées?
«J’ai visionné «Marseille», c’est assez spécial avec M. Depardieu. «La Servante écarlate» c’est incroyable, «Ozark» aussi. Ici, la série «M’entends-tu?», que tout le monde a aimée – je joue dedans avec Guylaine Tremblay! – et il y a plusieurs séries intéressantes au Québec.»
Dernière pièce que vous avez vue?
«Je n’ai pas eu le temps de retourner au théâtre. J’essaie de voir à peu près tout au théâtre habituellement. On m’a dit beaucoup de bien de «Cher Tchekhov». Je devais aller à la première, mais finalement j’ai fini de travailler trop tard.»
source : journaldequebec.com