
PHOTO MARCO CAMPANOZZI, ARCHIVES LA PRESSE
Les Québécois sont « très insatisfaits » des services publics offerts dans la province, révèle un nouveau sondage SOM-La Presse.
Mauvais élève
La firme d’analyse de données SOM a demandé en février à 1061 Québécois d’évaluer leur degré de satisfaction à l’égard des services publics, sur une échelle de 0 à 10. Résultat : « Tout a été écorché », commente le vice-président marketing de la firme, Vincent Bouchard. Les logements sociaux ont reçu le pire résultat, soit une note de 4. Juste après, les routes et les infrastructures ont récolté un score de 4,7. Les répondants ont accordé à la santé et aux services sociaux une note de 4,9, et aux transports en commun, 5,5. Les CPE s’en tirent avec une note de 5,9, et l’éducation, 5,8. « Sur une échelle de 0 à 10, on cherche généralement à obtenir 8 ou plus », souligne M. Bouchard.

Comment expliquer les résultats
La perception négative des services publics par les Québécois est « très inquiétante », selon Vincent Bouchard. Si l’étude ne permet pas de cerner les raisons exactes de cette insatisfaction, le sondeur souligne que « les gens se basent certainement sur leur propre expérience », estime-t-il. De plus, la couverture médiatique des failles des services publics, du scandale de l’école Bedford ou des débordements aux urgences peut avoir joué un rôle dans ce verdict sévère, précise M. Bouchard. « Les gens peuvent aussi très bien avoir fondé leur évaluation sur ce qu’ils ont entendu dire », ajoute-t-il.
La CAQ pas à la hauteur
De toutes les formations politiques, c’est le Parti québécois (PQ) qui est considéré comme le plus apte à redresser les finances publiques, avec l’appui de 21 % des Québécois. À peine 10 % d’entre eux jugent que la CAQ mérite ce titre. Le tiers des répondants ne se sont pas prononcés sur la question (35 %). « Ce sont des résultats qui sont difficiles à interpréter pour l’instant, car le PQ propose quand même des politiques qui pourraient coûter cher à l’État », souligne Vincent Bouchard. De plus, les deux tiers des répondants se sont dits disposés à recevoir un bilan leur indiquant combien ils ont coûté à l’État, à la fin de chaque année.

Réduire les dépenses
Selon les deux tiers des Québécois, l’État doit miser sur la réduction des dépenses pour contrôler les finances publiques. Parmi les autres solutions avancées par SOM pour endiguer le déficit, la réduction de la réglementation et des impôts, ainsi que la hausse des impôts des entreprises ont reçu l’appui de la moitié des répondants du sondage. Seule une minorité de Québécois souhaitent que le gouvernement laisse les finances publiques dans le rouge. À peine un dixième des répondants sont prêts à voir les impôts des particuliers augmenter pour réduire le déficit.

Mesures spécifiques
Quant aux mesures plus spécifiques qui pourraient permettre de redresser les finances publiques, la majorité des Québécois favorisent l’imposition d’une taxe sur les boissons sucrées (64 %). La plupart verraient d’un bon œil la réduction des allocations familiales des familles qui ont un revenu élevé (64 %). Le quart des Québécois seraient d’accord pour qu’on fasse passer de 65 ans à 70 ans le seuil d’admissibilité au crédit d’impôt en raison de l’âge. Le quart des répondants seraient également favorables à l’augmentation de la taxe sur l’essence, mais seul un dixième d’entre eux souhaiteraient voir la taxe de vente du Québec (TVQ) augmenter.

Méthodologie
L’étude a été réalisée en ligne du 21 au 25 février 2025 auprès d’un échantillon de 1061 adultes québécois inscrits au panel d’internautes de SOM. Les résultats ont été pondérés de manière à refléter les principales caractéristiques sociodémographiques des adultes québécois. La marge d’erreur maximale est de ±3,7 %, 19 fois sur 20.